Les oiseaux arrivent en été,
prennent leur envol en automne,
les touristes viennent pour un mois et repartent,
les épidémies se déclarent puis sont éradiquées,
tout bouge, tout évolue,
une seule chose au monde reste immuable : Ma femme.
Acte 1 scène 1.
C’est l’histoire de Leviva et de Yona Popokh, un couple de petites gens confinés ensemble depuis trente ans dans une petite vie, modeste, étriquée, médiocre et sans perspectives. Une vie où tous les rêves se sont fracassés sur le mur de la réalité.
Une nuit, Yona, au bord de l’arrêt cardiaque, décide d’en finir et de rompre. La scène de ménage qui en découle est l’occasion d’une joute verbale et d’un règlement de comptes haut en couleur, dans le pur style des comédies amères crues et tranchantes de Levin, alternant les moments burlesques et les scènes pathétiques qui mettent à nu la tristesse et la souffrance des personnages. Gounkel, le voisin, autre figure du confiné, célibataire, solitaire en manque de contact et de chaleur humaine, s’interpose et devient pour un temps le bouc émissaire sur qui se décharger de tous ses maux. C’est la mort qui a le dernier mot dans un épilogue tendre, joyeux, apaisé et réconciliateur.
J’aime toujours aussi passionnément tout ce qui est mis en jeu dans son théâtre, crû, drôle, larmoyant baroque, excessif et généreux mais si proche de l’humain au final.
Levin c’est une langue, avec sa syntaxe propre, ses sonorités pétaradantes, son lexique imagé, ses métaphores fleuries. Sublimement traduite et adaptée par Laurence Sendrowicz. L’écriture de Levin est un terrain d’exercice et de jeu passionnant pour les interprètes. Tantôt poétique et versifiée, tantôt âpre et rugueuse, nécessitant du souffle et du corps et portant le verbe haut. L’écrin idéal pour mettre en œuvre l’esthétique de jeu baroque en laquelle j’ai foi et que je défends depuis toujours.
Une Laborieuse Entreprise ne déroge pas à la règle de ce qui fait le sel habituel de l’univers d’Hanokh Levin. C’est vif, drôle, cruel et bouleversant. La parole est action et on ne s’y ennuie jamais. C’est également une pièce accessible pour chacun et chacune. Miroir de nos existences respectives, cette pièce parlera à toutes et tous dans un esprit de théâtre populaire, festif, ludique et exigeant, alternant sans pudeur le passage du rire aux larmes, du sublime au grotesque, du minable au grandiose.
Laurent Brethome
CRÉATION 2020
De Hanokh Levin
Comédie en deux actes et un épilogue
Mise en scène
Laurent Brethome
Traduction Laurence Sendrowicz
ÉDITIONS THÉÂTRALES (Théâtre choisi 1 – Comédies)
Durée : 1H10
À partir de 14 ans
DISTRIBUTION
Avec
Réjane Bajard,
Dominique Delavigne,
Philippe Sire
Création musicale et interprétation
Stan Michalski
Création costumes
Nathalie Nomary
Construction des décors
Gabriel Brunod
Régie générale
Bruno Gautron
Assistanat à la mise en scène
Clémence Labatut
MENTIONS DE PRODUCTION
Production
LMV – Le menteur volontaire
Coproduction
Le Quai, CDN Angers Pays de la Loire
LMV – Le menteur volontaire est en convention avec le Ministère de la Culture – DRAC Pays de la Loire, la Ville de La Roche-sur-Yon, le Conseil régional des Pays de la Loire, et le Conseil départemental de Vendée.
TÉLÉCHARGEMENTS
CRÉDIT PHOTOS :
Le Menteur Volontaire